Corneilla-la-Rivière

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Histoire

Pendant l’Antiquité

La fertilité et la richesse des terres de la rive gauche de la Têt avaient déjà été remarquées par les légions romaines voici 2000 ans. Des «villas » se développèrent ainsi à Saint Estève (Agusanum), à Baho (Baso), à Pézilla (Pécilius) et à Corneilla, propriété d’un certain Cornelianus dont la riche famille « la gens de Cornelia» possédait de vastes domaines dans toutes les provinces de l’empire et surtout en Espagne.

Quelques siècles plus tard, ce furent 105 temps difficiles et troubles des invasions barbares Wisigoths, Francs, Maures qui par leurs vagues déferlantes détruisirent toutes les productions agricoles de la contrée. Il reste néanmoins de ce passage un grand canal construit par les Arabes pour le fonctionnement d’un moulin à grains et d’un moulin à huile, utilisé aujourd’hui pour l’irrigation de la plaine. Après leur défaite à Poitiers en 732, les Arabes furent poursuivis et chassés de notre région. Villa Cornelianum fût alors cédée par Charlemagne à l’Abbaye de Lagrasse située entre Narbonne et Carcassonne.

L’essentiel de la propriété foncière fut ainsi détenu par cette Abbaye qui en conserva la seigneurie jusqu’en 1789.

Au Moyen Age

L’église du village citée dès 951 fut consacrée à Saint Martin par l’Évêque d’Elne Ugaldar en l’an 1145.

Il n’en reste presque plus rien aujourd’hui car en 1640 l’armée espagnole de Jean de Garai en se retirant, vaincue, d’llle il pilla le village et incendia l’église. Toutes les œuvres d’art qu’elle contenait disparurent. Elle, fut reconstruite immédiatement l’année suivante.

En 1811 le clocher sera bâti par Laurent Bourgal père et fils et en 1 829, l’église sera agrandie par l’adjonction de deux travées et par des chapelles latérales. La restauration de 1969 a fait disparaître les voûtes à arc en boudin de pierre de Baixas et les clés de voûte pendantes. De ce fait on ne retrouve plus le style gothique initial et notre église n’a pu être classée monument historique.

Au moyen âge, Corneilla avait l’aspect d’un camp retranché avec ses épaisses murailles flanquées de quatre tours (il n’en subsiste que deux aujourd’hui) et sa maison seigneuriale.

A l’intérieur des fortifications se trouvaient l’église, le cimetière, les habitations et une seule rue, les remparts ont dis paru et ont été remplacés par des maisons.

A partir du XVème siècle l’insécurité tendant à disparaître, beaucoup de bergeries et de maisons commencèrent à apparaître hors des murailles elles furent d’abord bâties face à l’église puis s’étendirent pour former la rue neuve, la place et l’actuelle route nationale.

Époque contemporaine

L’école primitive, citée en 1799, se trouvait dans le fort. Seuls, les garçons y étaient admis. Le premier groupe scolaire, opérationnel en 1877, abrite actuellement la salle des fêtes, la salle Yves Gandou et le secrétariat de la Mairie. L’école « Les tilleuls » a été inaugurée en 1924.

Le premier lotissement, celui du château d’eau a été créé au début des années 60, l’adduction d’eau et le «tout à l’égout» en 1966. Le rugby était pratiqué à Corneilla dès 1911. Le S.O.C. atteignit son apogée dans les années 34, 35, 36 puis de 1943 à 1947 avec toujours le même entraîneur Jules Larrère. Aujourd’hui « l’Entente de la Têt » regroupe les joueurs de Pézilla, Corneilla, St Féliu d’Avall et Le Soler.

Le village connut des périodes très difficiles :

De 1880 à 1890, le phylloxéra. Ce petit insecte venu d’Amérique va détruire les 4/5 du vignoble occasionnant un grand exode et une effroyable misère. Pendant cette décennie une double épidémie de choléra va décimer la population; l’état civil de 1884 note 84 décès - dont 40 enfants, et celui de 1893 47 décès dont 18 enfants

.Durant la guerre de 1914-1918, Corneilla paya un lourd tribut au conflit : 68 jeunes de 19 à 35 ans disparurent.

Deux temps forts marquèrent l’Histoire du village:

  • l’année 1871 où pendant 4 jours Corneilla fut en état d’insurrection : désobéissance aux autorités préfectorales, aux forces de l’ordre et ralliement au gouvernement révolutionnaire de la Commune de Paris.
  • L’année 1908 où les Corneillanais se firent plaisir en élisant une municipalité composée uniquement de célibataires.

L’expérience tourna à la grosse farce et ne dura que 2 ans.

Aujourd’hui en 2012 Corneilla a atteint 1850 habitants.

Les agriculteurs sont, de moins en moins nombreux. La modernité a bouleversé toutes les habitudes. Une nouvelle population s’est installée dans les lotissements, apportant au village vitalité, convivialité et dynamisme.

extrait du livre « quand chantaient les cigales » d’Emile Péronne.

Personnages célèbres

Marie ARAGO née ROIG

Mère du grand savant et homme politique François ARAGO.Née à Corneilla en 1755. Aura 11 enfants dont les plus connus furent François, Jacques et Etienne. Mourut à Estagel à l’âge de 90 ans.

Abbé Pierre MARCÉ

Curé de Corneilla de 1775 à 1792. Célèbre agronome dont la renommée dépassait largement les limites de notre région. Publie un opuscule intitulé : « essai sur la manière de recueillir les denrées de la province de Roussillon à moindre frais, de la améliorer ainsi que les terres et sur d’autres avantages qu’elle pourrait retirer ».

Visionnaire, très en avance sur son temps.

François CASTERA

Maître Chirurgien – Maire de Corneilla de juin 1815 à août 1815 puis de 1830 à 1843. Sous sa mandature les articles du budget ; « Fêtes et cérémonies » ont été reversés aux indigents de la commune. « Ni réjouissances publiques, ni dépenses festives tant que des familles de Corneilla ne mangeront pas à leur faim », telle était sa ligne de conduite. Mourut à Corneilla en 1850 à l’âge de 84 ans.

La personnalité la plus marquante de la 1ère moitié du XIXème siècle.

Etienne BOY-LANDRY

De son vrai nom LANDRY BOY, cet enfant de Corneilla exerçait avec son père Etienne le commerce des vins vers Hanoï et Haïphong en Indochine. En 1908, il part au Tonking pour y faire fortune. Il y exploitera des plantations de tabac et d’hévéas en liaison avec la famille Bardou-Job de Perpignan, spécialisés dans la fabrication de feuilles de papier de cigarettes. Sa réussite sera telle qu’il deviendra Maire de Saïgon de 1925 à 1930.

Il se retira ensuite à Marseille dans une splendide résidence baptisée « Villa Forçà Réal ».Depuis sa mort en 1946, il repose dans notre cimetière où son buste en bronze est exposé.

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